La guerre a déclenché une destruction et des violations massives des droits humains et du droit humanitaire international. Les dernières informations sur la découverte de sites funéraires à Izyum sont extrêmement perturbantes.
La guerre aux pauvres commence doc
Castel Robert. La "guerre à la pauvreté" aux États-Unis : le statut de l'indigence dans une société d'abondance. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 19, janvier 1978. La guerre à la pauvreté. pp. 47-60.
Est-ce par accident que la nation la plus riche figure parmi celles qui traitent le plus mal leurs malades et leurs- pauvres? Les Etats-Unis sont sans doute, de toutes les sociétés industrielles avancées, celle dont le système public d'assistance est le plus archaïque et le plus déficient. Celle où, par exemple, il n'existe pas un système national d'assurances comparable aux sécurités sociales européennes. Il faut avoir plus de 65 ans, ou être un indigent reconnu, pour bénéficier d'une couverture médicale gratuite, encore que partielle, et souvent médiocre. Ceux qui ne sont pas assez pauvres ou assez vieux pour l'obtenir doivent souscrire des contrats très onéreux. La plupart se contentent donc de couvertures très limitées. Ainsi, pour des dizaines de millions d'Américains, et pas seulement pour les plus pauvres, l'éventualité de la maladie représente un risque constant de catastrophe, qui peut compromettre de façon irréversible l'équilibre financier des familles, et mener à la déchéance sociale. Associée ou non à la maladie, la misère existe, aux Etats-Unis, à une échelle au moins comparable à celle des autres nations. En 1975, 25 900 000 personnes au moins, soit 12% de la population américaine, plus du tiers des familles noires, 9 % des familles blanches, se trouvaient au-dessous du seuil légal de pauvreté, évalué par les experts gouvernementaux à 5 500 dollars (1 850 francs par mois) pour une famille de quatre personnes. Chiffres officiels, donc minimum. Sans doute meurt -on rarement de faim aux Etats-Unis mais, en 1967 encore, un rapport officiel au Sénat faisait état de la présence de familles affamées dans le delta du Mississipi. Misère rurale des Noirs du Sud, des Chicanos dans l'Eldorado californien, des petits fermiers des Apalaches, des réserves d'Indiens. Mais, aussi et surtout, misère et désespoir au cœur des grandes cités, où, dans un paysage urbain éventré, règne une désolation qui n'a peut-être pas d'équivalent ailleurs. Le Times Magazine lui-même consacrait récemment (août 1977) une large part de ses colonnes à la description apocalyptique d'une sous-classe sociale nouvelle (America's Underclass), souvent jeune, urbaine, vouée au chômage, à la misère chronique, à la violence et à la drogue. C'était, on s'en souvient peut-être, après une
Au nom des orphelins, des veuves, des réfugiés et des exilés de leurs foyers et de leurs pays ; de toutes les victimes des guerres, des persécutions et des injustices ; des faibles, de ceux qui vivent dans la peur, des prisonniers de guerre et des torturés en toute partie du monde, sans aucune distinction.
L'aventure de la statue de la liberté commence le 21 avril 1865, en France, plus exactement à Glatigny, une commune située dans le département de la Moselle à douze kilomètres au nord-est de Metz. Ce jour-ci eut lieu une réunion de républicains, amoureux des Etats-Unis, souhaitant célébrer l'abolition de l'esclavage dans ce pays. L'histoire leur fit célébrer, hélas, la mémoire du président américain Lincoln qui venait tout juste de se faire assassiner, six jours auparavant. Lors de ce diner l'organisateur de la réunion, le politicien Édouard de Laboulaye, professeur au Collège de France, fit un discours d'une rare verve qui subjugua l'assistance, discours durant lequel il proposa l'idée de la construction d'une statue gigantesque à offrir aux Américains pour sceller l'amitié entre les deux pays. Dans l'assistance se trouvait le sculpteur alsacien Auguste Bartholdi, ami de Laboulaye, et qui travaillait déjà à une telle statue destinée à orner l'entrée du canal de Suez. Elle avait pour but de magnifier le génie Français. On proposa alors à Bartholdi de changer la destination de sa statue, ce qu'il accepta. Il faut dire que l'idée de concurrencer l'antique phare d'Alexandrie par une merveille des temps modernes était plutôt tentante.
La portée de ce choix était bien plus grande que ce que l'on pouvait pressentir à l'époque. En effet, la France est en train de perdre son régime monarchique auprès d'une deuxième république bien faible, que la guerre prussienne précipite. Isolé politiquement, le pays se cherche un avenir et se tourne naturellement vers une nouvelle nation, jeune. Face à la France, les Etats-Unis sortent d'une guerre civile de cinq ans, connue sous le nom de guerre de sécession (1861-1865). Le pays est à réunifier, et toutes les idées sont les bienvenues. Le projet de cette statue est alors une chance pour les deux pays, qui vont se dépasser pour parvenir à la créer. Dans chaque pays les besoins financiers sont importants, et seule une union des forces vives permit d'assurer ce financement, aussi bien en France qu'aux Etats-Unis.
Bedloe's Island était équipée d'un fort destiné à la garde du port, le Fort Wood. Du nom du Lieutenant-Colonel Eleazer Derby Wood, combattant durant la guerre anglo-américaine de 1812, il fut construit entre 1806 et 1811. Il s'agissait d'un bastion d'artillerie, en étoile à 11 branches, construit en granit. Une fois décidé d'y installer la statue, le fort n'ayant plus de raisons d'exister fut détruit, mais les fondations et les pierres servirent de base au socle, ce qui explique pourquoi de nos jours le socle de la statue a 11 branches. Ce qui, soit dit en passant, est une architecture directement inspiré des "forts Vauban", ces fortifications françaises du XVIIe siècle dont on trouve de nombreux exemples dans le monde. (par exemple, au Fort Libéria, dans les Pyrénées-Orientales, France)
Restait à définir des points plus pratiques. A commencer par la statue elle-même, à savoir comment serait-elle construite. Auguste Bartholdi décida qu'elle serait en cuivre, fabriquée sous le mécanisme de "repoussé". Des plaques de cuivre de 2m par 3 seront travaillées en force jusqu'à ce qu'elles prennent la forme voulue par l'architecte. L'assemblage se ferait petit à petit, élément par élément, puis l'ensemble serait monté en intégralité, avant d'être démonté puis remonté sur place. La structure interne serait en dur sous la forme d'un pilier central maçonné rempli de sable. La puissance des flots seraient ainsi sans conséquence pour cette statue, qui avait pour vocation a être installé près de l'Océan. Toutefois cette solution sera abandonnée rapidement pour faire place à une structure en fer forgée, plus souple, qui oscillera avec les vents.
La structure a été faite dans les ateliers Gustave Eiffel, à Levallois Perret, et dans le XVIIe arrondissement de Paris, là où se montaient les pièces de cuivre. Pendant que les ateliers Gaget, Gauthier et compagnie construisaient les éléments les uns après les autres, la structure interne était sensée commencer mais il faut savoir qu'initialement sa construction avait été confié à Violet-le-Duc, qui prévoyait un élément de maçonnerie solide autour duquel devait se greffer les plaques de cuivre. Violet-le-Duc étant tombé malade, il ne put assurer ce travail qui fut confié à Gustave Eiffel.
Chaque morceau de la statue fut stockée dans la cour des ateliers Gaget et Gauthier en attendant d'être assemblé. Les deux premiers morceaux étaient la torche et la tête, deux éléments essentiels qui ont pu montrer au public l'avancée des travaux de façon claire. L'idée était de faire un montage complet de la statue avant de l'envoyer à New-York. Bien sûr, Bartholdi n'attendit pas que toutes les pièces soient terminées pour commencer l'assemblage, il fallait juste que la charpente soit prête, au moins jusqu'à une certaine hauteur, pour commencer le travail.
Les années 1880 et la décennie suivante furent marquées par une forte immigration venant essentiellement d'Europe, mais aussi d'Asie. Elle faisait suite à la demande en main d'œuvre des nouveaux grands industriels américains, l'époque de l'industrialisation étant apparue récemment. Les ouvriers américains n'étaient pas préparés au travail en usine, et d'un autre côté les Européens pauvres pensaient trouver aux Etats-Unis un Eldorado qu'on leur refusait sur place. Mais cette arrivée massive de pauvres sur les côtes américaines n'était pas au goût des américains de souche, qui s'insurgeaient contre ce qu'ils appelaient la lie de l'Europe. Les caricaturistes de l'époque prirent la statue de la Liberté comme symbole de rejet. Il faut dire qu'une loi de protection était en cours de vote pour établir des contrôles aux frontières. Il fallait donc créer des zones de rétention dans lesquelles les migrants devraient attendre l'acceptation des autorités avant de pénétrer sur le territoire des Etats-Unis. Cette loi, qui fut adoptée, provoqua à New-York la création du plus grand centre de contrôle de l'immigration du pays. Il devait initialement être sur Bedloe's Island, ce qui explique les caricatures où l'on voit la statue envahie par des hordes de pauvres. Certaines gravures présentent la statue démontée, en cours de vente pour le métal. La statue a donc été, pendant un temps, un symbole anti-immigration pour les Américains alors que les migrants, eux, y voyait un symbole d'espoir.
La nation s'est nourrie de ce paradoxe pour affronter la réalité du pays, et la situation se calma au milieu des années 1890. Après la première guerre mondiale une seconde vague d'immigration arriva aux Etats-Unis, et c'est tout naturellement que la statue rejoua son rôle de père Fouettard en redevenant un temps un symbole de la lutte anti-immigrée aux Etats-Unis. Il faudra attendre les années 30 pour qu'à nouveau cette vague d'immigration s'arrête, ce qui calma les ardeurs nationalistes de certaines personnes influentes aux Etats-Unis. La statue de la Liberté redevint un symbole de Liberté à ce moment, ce qui fut multiplié par la montée du nazisme en Europe. Face à cette idéologie montante en Allemagne les républicains de tout pays virent dans la statue un symbole du refus du nazisme, symbole d'autant plus grand que les Etats-Unis engrangeaient des nouveaux migrants tous les jours, ceux-là fuyant la montée de cette idéologie en Europe. 2ff7e9595c
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